11/13/2017

Huile de coco

Avant qu'ils n'arrivent je t'ai demandé de quoi est ce que j'allais bien pouvoir discuter. Avec toutes ces barrières, leurs langues, leurs histoires, leurs traumatismes. Tu m'as répondu de ne pas m'inquièter. Ce qu'ils aiment c'est être ensemble, avec nous, à partager un moment simple. Libre. Loin de leur centre. En paix. Bien sûr nos enfants ne se sont pas posés toutes ces questions. Ils n'ont pas cessé de rire avec eux. Ils jouaient avec les gosses ou le chien. Peu de mots. Un peu français, un peu anglais, un peu tigrinien. On a écouté des morceaux de Damso et de chansons d'amour d'Erythrée. Je l'ai écrit pour m'en souvenir. Abraham Afewerki. On a fumé des clopes au soleil, mangé des chips sur le canapé, pianoté nos téléphones devant la cheminée. Gaspard s'est badigeonné les cheveux d'huile de coco. Tu leur avais concocté un plat de là bas. Ils n'ont pas cessé de sourire. Le lendemain, salade no malade. Ma bouche en feu à cause du piment. J'ai chargé leurs cartes mémoire de jazz, de rap et de bob Marley. Tu as préparé des petits paquets. Des barrières, ils en ont déjà tant dépassés. C'est à nous maintenant. Grâce à toi nous étions tous si fier et si heureux. C'est tellement simple parfois de s'agrandir un peu. 


(* à Emilie, Gaspard, Joseph, Philémon et Merawi)

1 commentaire:

sophie a dit…

Très touchant après une journée en compagnie de migrants africains dans la cabane à gratter de Bordeaux... Il y avait du soleil, les uns jouaient aux dames, les autres mangeaient les bananes apportées par un épicier sympa, certains, même, jouaient aux dames en mangeant des bananes.
Ici, dans notre campagne on accueille à domicile depuis 18 mois https://areve33.wordpress.com/
c'est une belle expérience qu'on a envie de partager. Amitiés, Sophie